Un des dirigeants des syndicats étudiants vénézuéliens nommé ministre.

Hector Rodriguez a été nommé ministre du bureau de la présidence à la place de Jesse Chacon, ex ministre de l’intérieur, et des télécommunications. Ce dernier tentera de prendre la municipalité Sucre aux prochaines élections. Cette nomination d’un dirigeant étudiant à un poste ministériel est en soi problématique puisqu’il pose la question de l’indépendance des mouvements sociaux vénézuéliens.

On sait combien fut préjudiciable la collusion entre partis politiques d’une part et entre parti politique et syndicat d’autre part sous la IVème république. La collusion entre la Confédération des Travailleurs du Venezuela (CTV) et Accion Democratica empêchait toute émergence de mouvement en faveur des intérêts des travailleurs. Une collusion si forte que lors de l’arrivée au pouvoir de Chavez et du coup d’état, la CTV pactise officiellement avec le patronat (Imaginez la CGT signer un pacte avec le Medef pour organiser un coup d’état!). La CTV perd de nombreuses force à cette occasion et un nouveau syndicat qui se veut à ses origines indépendant mais chaviste émerge: l’UNT. L’UNT et notamment son aile radicale (C-Cura) ont une certaine liberté de ton, liberté qui ne fut jamais la règle au Venezuela. Mais le pouvoir en place tente par divers moyens légaux d’entraver la montée en puissance des secteurs critiques du gouvernement. La lutte n’est pas encore gagnée, ni perdue pour les syndicalistes partisans de l’indépendance envers le pouvoir politique, néanmoins elle est bien entamée.

Dans ce contexte de polarisation politique, des syndicats semblaient échapper en partie à la logique collusive partis/ syndicats, il s’agissait des syndicats étudiants. Certes les leaders syndicalistes de l’opposition ont, pour certains, déjà trouvé leur place dans Primejo Justicia ou Un Nuevo Tiempo mais les étudiants chavistes n’étaient pas encore représentés au gouvernement. C’est désormais le cas; triste nouvelle à mon avis, car décidemment le syndicalisme vénézuélien semble encore loin de l’indépendance.

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