Sarkozy et Mugabe ou l’art d’appliquer les droits de l’homme aux contestataires.

Sarkozy a annoncé qu’il ne parlerait pas à Mugabe même s’il soutenait la médiation du président sud africain Mbeki. Encore une fois, on voit l’application ravageur de ce principe que l’on appelle les droits de l’homme. Derrière cette expression se cache une Realpolitik qui ne dit pas son nom. Au lieu de dire vraiment ce que sont les objectifs des politiques internationales des pays développés, ces derniers se réfugient dans la défense de prétendues valeurs "occidentales" de démocratie, droit de l’homme ou défense du monde libre. Doux euphémismes pour adoucir une politique d’ingérence guerrière.

Ainsi, Omar Bongo, Hu Jintao, ou la famille royale Saoud sont des gens parfaitement fréquentables alors que des dirigeants comme Castro, Mugabe ou Ahmadinejad sont des présidents honnis qui devraient appliquer à la lettre les droits de l’homme et la démocratie.  On voit bien là les limites. On accepte de dialoguer avec la Chine car celle ci est puissante, l’Arabie Saoudite, la Guinée équatoriale, ou le Togo car ceux là vont dans le sens des dominants. On menace l’Iran des pires sanctions pour la recherche de son indépendance nucléaire pour que le peuple puisse gouverner, on organise des coups d’état contre des présidents légitimement élus pour rétablir la démocratie, on fait la guerre pour préserver la paix au motif de la prévention, et l’on s’indigne de la venue de Sarkozy en Chine alors que l’on ne dit pas un mot des 40 000 prisonniers politiques enfermés dans des prisons américaines, pas un mot sur le pays qui détient le record de détenus au prorata de sa population, loin devant Cuba, le Turkémistan et même la Chine.

Toutes ces dictatures ne sont pas des exemples à suivre mais appliquer avec une une telle parcimonie et partialité les droits de l’homme revient à justifier pour les défenseurs de ce principe l’ingérence des puissances impérialistes dans les affaires du tiers monde. Cher M. Sarkozy, ôtez le mot de droit de l’homme de votre bouche, c’est inutile et délégitime toute idée d’universalité.

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