La France on l’aime ou on la quitte. Je la quitte.

Il y a toujours beaucoup de choses à dire sur l’actualité latino américaine mais aujourd’hui j’avais envie de vous parler de l’actualité française.

Je voudrais vous parler de cette démocratie moribonde qu’est devenue la France, de ce pays longtemps l’un des plus progressiste et aujourd’hui chantre du renoncement, obsédée par la peur  du monde qui l’entoure. Je voudrais vous parler de ce pays, patrie par excellence des lumières et qui aujourd’hui est plongé dans l’obscurité, d’un pays dont la devise liberté, égalité, fraternité n’est plus qu’un slogan.

La liberté est de jour en jour réduite par des mesures d’un gouvernement qui n’écoute même plus la CNIL, par peur du terrorrisme ou par admiration des Etats-unis le passeport biométrique qui comporte de nombreux dangers pour la liberté de mouvement a été adopté dans l’indifférence la plus totale, le regroupement des données concernants les criminels n’ont ému personne, certes, il s’agit de criminels parfois dangereux mais ces personnes ont payé leur dette envers la société  et c’est à l’état de faire en sorte de les réinsérer. Mais il apparait que celui-ci préfère enfermer qu’éduquer, punir plutôt que réinsérer. Là où V. Hugo voulait résorber le bagne par l’école, Sarkozy ouvre des prisons et ferme les écoles. Alors que selon les parlementaires les prisons sont l’"enfer sur terre" et coutent chères à la société, Sarkozy ne se préoccupe que d’ouvrir de nouvelles prisons, de mettre en oeuvre les peines planchers.  Et encore si le système judiciaire était efficace et l’égalité pas un simple mot… Mais voilà la justice française n’a rien de juste, l’affaire Outreau a révélée de graves carences. Cette dernière est la justice des dominants.

Une autre affaire plus proche de moi. Une femme seule avec un enfant, aux revenus modestes, harcelée sur son lieu de travail comme en dehors, par des coups de fil anonymes à chaque heure de la nuit (pendant prés de 4 mois) alors qu’elle était en arrêt maladie. Et bien figurez-vous que la justice décida d’un coup de plume que sa dépression était due à son divorce (elle ne s’est jamais mariée), que les coups de fil anonyme étaient dus à une erreur technique du téléphone qui faisait que celui-ci ne téléphonait qu’au numéro de sa secrétaire. Incroyable, non? Quant aux témoignages, ceux de l’accusation n’étaient pas valables à cause de leur lien de travail avec le harceleur par contre ceux de la défense (dont la compagne de cette personne) étaient valables. Il faut dire qu’il est probable qu’une épouse dénonce son mari… Et je ne vous parle même pas des frais de justice, des avocats véreux qui n’accèptent pas l’aide juridictionnelle ou l’accèptent mais vous disent clairement qu’il ne vous défendront pas. Au total prés de 6000 euros dépensé pour une personne au revenus mensuels inférieurs à 850 euros. Prés de 8 mois de salaire, pour rien. Et le pourvoi en cassation me direz-vous? L’avocat "oublie" de le faire et vous prévient le lendemain matin de la fin du délai.

Mais en dehors de considérations personnelles, la France qui se veut chantre des droits de l’homme n’est même pas capable de respecter ces droits élémentaires que sont la démocratie et la souveraineté étatique. Les réformes constitutionnelles ne sont plus votées par le peuple français, Sarkozy souhaite remettre en cause le referendum sur les nouveaux entrants de l’Union Européenne, le "non" du referendum irlandais est remis en cause par notre "cher président", quant au "non" français pourquoi s’en préoccupper?

La France qui a toujours voulue un modèle d’intégration sans discrimination d’âge, de race ou de sexe, fonde désormais sa politique sur le racisme "positif". On distingue les individus entre eux, tout le monde sait que R. Yade ou R. Dati sont là pour remplir un quota. Quant à R. Yade ses propos sur le PS étaient tout simplement honteux. Le général De Gaulle, lui même appliquait le prinipe d’égalité, cela avait permis à Gaston de Monnerville par exemple, d’accéder aux plus hautes fonctions de l’état, le mérite "pur" était récompensé et non l’appartenance à une pseudo race. Mais aujourd’hui on préfère créer des comités consultatifs des "musulmans de France", des juifs, des catholiques etc… Au lieu d’outrepasser nos différences, on nous ramène toujours à notre "diversité". Oui, je veux que chacun soit libre d’avoir son propre culte mais en tant que musulman je ne me sens pas réprésenté par des religeux, en tant que juif ou chrétien pas plus. Tout cela est fait pour nous ramener vers nos communautés et ne plus lutter face aux inégalités ou conflits sociaux. Enfin, pour la politique d’immigration je vous conseille de lire la lettre d’E. Morales à l’union européenne qui exprime bien mieux que je ne saurais le faire les tenants et les aboutissants de ce phénomène.

Je m’étais toujours senti français, je crois à la vision de Renan sur la nation, une nation est un ensemble d’individus qui décident de vivre ensemble. Mais aujourd’hui j’ai des doutes, ma France celle de Robespierre et de la lutte contre l’oppression, celle de Napoléon et du droit, celle de V. Hugo en lutte contre la dictature oligarchique napoléonienne, celle des républiques soeurs et des droits sociaux, de Schoelcher et des ateliers nationaux, du front populaire et des droits sociaux, de De Gaulle et des souverainetés n’est plus aujourd’hui qu’un douloureux souvenir. La précarisation de notre société, les reculs de l’égalité et de la fraternité, l’admiration béate des Etats-unis, les provocations du despote de l’Elysée, le non respect des souverainetés étatiques et de la démocratie font qu’aujourd’hui je ne me reconnais plus dans la France. Je m’apprète à la quitter dans un mois mais j’ai un goût amer. Déçu de la France, j’aimerais la voir redevenir cette force de la volonté sur le renoncement et non pas celle du célèbre argument de Sarkozy "mais puisque tout le monde le fait on ne vas quand même pas être le seul pays au monde…". Oui, Monsieur Sarkozy, la minorité n’a pas toujours tort, la France a été la meilleure des France lorsqu’elle s’opposa et chercha sa propre voie. Toute l’Europe était contre nous lorsque nous avons choisit la république, tout le monde développé s’offusqua lorsque le général De Gaulle promis l’indépendance du Québec, tout le monde était opposé à l’abolition de l’esclavage lors de sa première inscription au XVIIIème siècle. Renieriez-vous ces moments de l’histoire de France?

 J’avais révé d’une France héritière du monde, elle n’est aujourd’hui qu’un pays parmis d’autres. C’est bien suffisant pour la quitter.

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