R. Correa et la fermeture de deux chaines de télévision.

L’Equateur est l’un de ces nouveaux pays d’Amérique latine passé à gauche. Son président, le jeune et dynamique R. Correa a immédiatement convoqué une assemblée constituante afin de mettre un terme à des décennies de corruption, de clientélisme et d’instabilité politique. Il semble aujourd’hui que le président soit en passe de réussir son pari.

Pourtant, il n’est pas aisé d’être un président de gauche en Amérique latine. Comme ses homologues Vénézuélien, Bolivien, Nicaraguayen et Argentin, il s’est trouvé confronté au "mur de l’argent". Médias, banques, grands propriétaires terriens et Etats-unis s’empressent, de limiter, brider les aspirations à la justice sociale réclamée par les Équatoriens.  Alors que 70% des votants accordèrent leur confiance à Alianza Pais, l’ensemble de la classe médiatique et industrielle équatorienne sont acquises à l’opposition.

En effet, dans ce pays de 13 millions d’habitants, nulle chaîne de télévision ou de radio publique, nulle tribune pour que le président exprime son opinion. Il s’agit là d’un problème récurrent dans le sous-continent, l’oligarchie en place depuis les guerres d’indépendance a cherché très tôt à pérenniser son pouvoir face à l’instabilité politique qui marqua les premières années des jeunes républiques. Les structures militaires n’autorisèrent qu’un débat médiatique limité qui ne laissa en place qu’une presse libre favorable aux conservateurs. Le système pu perdurer grâce au système de financement des chaînes privées qui trouvent leur principale source de revenu dans la publicité. Elle cible donc un audimat « élitiste » plutôt attiré par l’idéologie libérale. C’est face à cette partialité de l’information que Chavez décida de rééquilibrer le pôle médiatique (qui de plus soutint le coup d’état de 2002) : La fermeture de la RCTV, remplacée par une télévision publique permit ce rééquilibrage. La globovision, Televen faisant face à TeVes et à la Venezolana.

 En Equateur la problématique était la même, il fallait remédier, à cet état des choses en rééquilibrant un peu le champs médiatique équatorien : la fuite de deux banquiers en donna l’occasion : Roberto et William Isaias. Les deux hommes, propriétaires de la Gamavision et de la TC Television, avaient laissé à l’Etat un gouffre financier de prés de 600 millions de dollars. La saisie a donc un aspect politique et financier. La radio Sucre elle aussi fermée pour des raisons légalement valables permettra aussi de rééquilibrer le pôle médiatique Equatorien.

Ces perquisitions permettront ont l’espère d’avoir un débat sain sur la réforme constitutionnelle en cours en Equateur. Le texte définitif de la constitution devrait être voté ce jeudi par l’assemblée avant d’être soumis à referendum. La démocratie Equatorienne semble avoir de beaux jours devant elle.

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